Introduction au Référentiel Général d’Écoresponsabilité des Services Numériques

Le RGESN est un cadre de référence français visant à guider tous les acteurs du numérique vers une gestion plus responsable et durable de leurs services numériques. Il s’inscrit dans une dynamique globale de réduction de l’impact environnemental des technologies numériques, en cohérence avec la loi REEN (Réduire l’Empreinte Environnementale du Numérique en France).

Ce référentiel a été élaboré par l’Arcep et l’Arcom en lien avec l’ADEME, et avec la participation de la DINUM, du CNIL et de l’INRIA.

Même si on peut critiquer le fait qu’il ne définisse aucune contrainte légale, il définit des règles exhaustives permettant aux acteurs volontaires de réduire leur impact environnemental.

Pourquoi le RGESN ?

Le numérique est une source croissante d’impact environnemental :

  • Le secteur numérique mondial est responsable de 3 à 4 % des émissions de gaz à effet de serre (4,4 % de l’empreinte carbone en France).
  • Sa croissance prévisionnelle est problématique : à horizon 2030, multiplication par 6 du trafic de données, +65% d’équipements…
  • La production et l’utilisation des équipements numériques consomment des ressources rares et énergétiques.
  • Les infrastructures numériques (datacenters, réseaux) nécessitent une gestion énergétiquement intensive.

Face à ces enjeux, le RGESN fournit une méthode structurée pour adopter des pratiques numériques plus responsables et réduire leur empreinte écologique.

Le numérique en France c’est 4,4% de l’empreinte carbone du pays.

Numérique : quel impact environnemental en 2022, ADEME

Objectifs du RGESN

Le RGESN a pour vocation de :

  1. Concevoir des services numériques plus durables permettant d’allonger la durée de vie des terminaux ;
  2. Promouvoir une démarche de sobriété environnementale face aux stratégies de captation de l’attention de l’utilisateur pour des usages alignés avec les objectifs environnementaux ;
  3. Diminuer les ressources mobilisées sur le cycle de vie du service numérique, y compris en optimisant le trafic de données et la sollicitation des infrastructures numériques ;
  4. Accroître le niveau de transparence sur l’empreinte environnementale du service numérique.

La mise en œuvre du RGESN

La mise en œuvre du RGESN repose sur :

  • Un cadre d’évaluation : les organisations doivent évaluer leurs pratiques actuelles à l’aide de critères précis fournis par le référentiel.
  • Un plan d’action : définir des objectifs à court, moyen et long terme pour améliorer l’écoresponsabilité des services numériques.
  • Une gouvernance structurée : désigner des référents pour piloter la transition et garantir le suivi des résultats.

Comment ça fonctionne ?

Le RGESN propose de suivre 78 critères présentés sous forme de questions, classées en 9 thématiques :

  1. Stratégie ;
  2. Spécification ;
  3. Architecture ;
  4. Contenus ;
  5. Expérience et interface utilisateur (UX/UI) ;
  6. Frontend ;
  7. Backend ;
  8. Hébérgement ;
  9. Algorithmie.

Elle permet ainsi de d’analyser l’existant et de construire sa stratégie. Différents niveaux de priorisation permettent d’organiser cette stratégie afin de favoriser les actions ayant les plus forts impacts.

Le cadre n’étant pas contraint ni réglementé, l’évaluation se fait de manière autonome, sans certification. Le questionnaire est accompagné d’un modèle de déclaration d’écoconception attestant des efforts mise en place ainsi que d’une méthodologie permettant de calculer un score d’avancement.

Cette autoévaluation vise à garantir la transparence des acteurs entrant dans cette démarche.

Les défis du RGESN

La transition vers un numérique responsable nécessite de surmonter plusieurs défis :

  • Sensibilisation des parties prenantes : faire comprendre l’importance de réduire l’impact du numérique à tous les niveaux.
  • Investissements initiaux : bien que les économies soient possibles à long terme, les ajustements initiaux peuvent nécessiter des ressources financières et organisationnelles.
  • Évolution des mentalités : adopter des pratiques plus sobres, comme limiter les usages inutiles ou privilégier des solutions moins énergivores, peut bousculer des habitudes établies.

Vers une transformation durable

En s’inscrivant dans une vision globale d’écoresponsabilité, le RGESN constitue un levier important pour accompagner la transition écologique des services numériques. Il contribue non seulement à réduire leur empreinte environnementale, mais aussi à inspirer des pratiques plus durables dans la société en général.

En adoptant ce référentiel, les entreprises, administrations et collectivités peuvent jouer un rôle moteur dans la réduction de l’impact écologique du numérique, tout en offrant des services utiles et efficaces.

Pour lire le référentiel complet, c’est par ici.